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Sphere on Spiral Stairs

Extrait de Univers de Arts

Martine Picard-Hélary, en succombant à la passion des chevaux, a su immédiatement traduire son émotion par son activité artistique.L'huile a peu a peu cédé la place à l'aquarelle, puis l'encre, pour la conduire finalement vers la sculpture après sa rencontre avec l'univers des fondeurs lors de l'hiver 97/98. Depuis, elle expose ses oeuvres dans différents salons dédiés aux thèmes des animaux et plus particulièrement au thème du cheval, comme l'Hippodrome de Vincennes, Ine Salon de Saumur, le Musée Olympique de Lausanne, Rambouillet,Tarbes, ou Deauville. Ses chevaux expriment des sentiments, parfois tendres, parfois toniques selon les attitudes qu'elle leur donne. Ainsi, un poulain couché, fragile et gracieux, sera traité avec un touche particulièrement sensible, tandis que pour évoquer la fougue d'un cheval libre et sauvage, elle aura recours à des torsions de matière, mêlèes à des inventions techniques originales. Qu'ils soient fous, rêvés ou réalistes, les chevaux de Martine Picard -Helary, nous entrainent dans des contrées esthétiques sans clôtures. La qualité des nombreux artistes qui participent au Salon font de cette manifestation artistique un événement d'échanges et de contemplation, où la confirmation de certains talents s'allie au plaisir de la découverte de nouveaux créateurs prometteurs.

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Interview Top Trot

Il est des gens que l'on n'a pas envie d'interrompre lorsqu'ils parlent, fusse-t-on journaliste, il nous plaît de les écouter, de les laisser s'exprimer sans intervenir de peur de rompre le charme. Un peu, comme lorsque nous étions enfants, et que l'on nous racontait de belles histoires, qui commençaient toujours par «Il était une fois» ou, en souvenir des veillées-en famille et entre amis, avant que le sacro-saint prime et les secondes parties ne viennent tout envahir, et au cours desquelles les plus jeunes écoutaient avec intérêt leurs aînés évoquer avec délice les années passées... Alors, juste pour le plaisir, si vous le voulez bien, écoutons Martine Hélary nous conter comment un paysage familier fait de mer, de goémon et de chevaux, l'a conduit à dessiner, peindre et sculpter:

«Enfant, j'habitais dans le Nord-Finistère, au bord de la mer. En ce temps-là, ses côtes n'avaient pas encore été dévastées par les marées noires. Le jeudi, chez ma grand’mère, je voyais les goémoniers qui allaient, avec des chevaux attelés à des charrettes, chercher le goémon. J'ai été marquée par la beauté de ces chevaux. Mon grand-père était marin, mon père pilotait, mais ils aimaient les chevaux tous les deux.

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J'ai monté à cheval à 12 ans. En cette fin des années 50, les centres hippiques étaient rares et fonctionnaient avec des pur-sang réformés des courses. De vieux militaires assuraient l'instruction. Il n'y avait évidemment pas de manège, mais c'était le bonheur ! Je commençais à dessiner. J'étais une enfant sans histoire et j'ai donc poursuivi un cursus scolaire, puis universitaire classique, sans jamais envisager de transformer cette attirance pour les chevaux en un métier. C'était trop aléatoire ! Néanmoins, mes études de droit terminées, j'ai commencé à travailler et mon premier salaire en poche... j'ai acheté un cheval. Le mauvais achat affectif, esthétique Puis, l'ai rencontré mon mari, architecte, j'ai donc fait architecture et comme il avait deux chevaux, nous nous sommes installés à la campagne et nous nous sommes lancés dans l'élevage ! En dépit de notre inexpérience et de nos erreurs, mais avec l'aide d'une, puis deux, puis trois poulinières, nous avons fait naître quatorze produits, quatorze Selle Français.

Les années ont passé. Nous avons eu trois enfants qui, en grandissant, sont devenus de façon quasi naturelle et sans que jamais on ne leur mette la pression, cavaliers de CSO.

Quant à moi, je n'ai jamais cessé de dessiner. De mes premiers dessins réalisés de la fenêtre de ma chambre à ce jour de 1996, où j'ai eu envie de me confronter avec ce qui se faisait ailleurs, je n'ai jamais arrêté. Je suis donc allée au salon de Saumur présenter le fruit de mon travail. Cela a marché. J'ai continué

Puis, au hasard d'une rencontre, je suis passée à la sculpture et au bronze.

LE DESSIN EST INDISPENSABLE

Oliveira a dit : l'art équestre, c'est de la technique sublimée par l'amour. Il avait raison. Et je pense que l'on peut dire la même chose en ce qui concerne le travail d'un artiste, surtout lorsque son sujet de prédilection est le cheval !

Car il s'agit bien de cela : de technique et d'amour. On a tous un cheval dans la tête. La connaissance du cheval crée un langage commun, on arrive à se comprendre, un courant apparaît. L'éleveur de Laval a quelque chose en commun avec l'éleveur de Mongolie, plus qu'avec un cavalier qui monte en manège à Paris. La connaissance et les affinités sont différentes.

Les gens du cheval sont dans leur diversité très sympathiques et très chaleureux, ils saisissent la connivence que je veux faire passer dans le dessin ou la sculpture.

Je ne suis pas fan des danseuses de Toulouse- lautrec, mais je le suis de ses Retours de Chasse. De la même manière, je trouve les chevaux de Degas et de Géricault magnifiques. On arrive toujours, avec un cheval, à retrouver des expressions nouvelles, une vérité

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J'aime beaucoup le mouvement. On peut le styliser, lui chercher une symbolique, à l'image de tous les chevaux que l'on retrouve dans les tableaux mongols, chinois ou arabes.

Le danger avec le cheval c'est de vouloir faire joli, cela affadit, c'est conventionnel, cela devient cliché et manque de vie, de constance, cela devient le joli cheval arabe au front busqué aux longs cils à la Minnie Mouse.

C'est bien de savoir dessiner un cheval juste (un jarret qui plie à l'envers, cela ne va pas), mais il faut aller au-delà. Si Lautrec avait eu ses jambes, il aurait dessiné autrement. Regardez les œuvres des sculpteurs, el Leygic qui prennent la liberté de réaliser un cheval, à cinq jambes, superbe

Je ne suis pas faite pour faire de la reproduction et peindre des tableaux à l'huile très léchés. Je préfère l'idée de ramener à l'essentiel : à la restitution d'une expression, d'un élan, d'un mouvement, d'une émotion. J'aime le travail de Jean- Louis Sauvat, qui peint les fresques pour les spectacles de Bartabas à l'Académie Équestre de Versailles, et de Yvan Frédéric, de C. Thiry.

Généralement, on me considère comme inclassable, pas suffisamment académique pour certains, trop contemporaine pour d'autres. Moi, le garde mon cap.

Je vais vous confier un petit secret j'aimerais faire du monumental ! Cela fera l'objet d'un autre reportage, d'une autre histoire !

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Dictionnaire des sculpteurs animaliers et fondeurs de l'antiquité à nos jours

par jean charles Hachet chez Argusvalentines (extrait)

Architecte de profession et artiste autodidacte, Martine Picard-Helary a la passion des chevaux. Lorsqu'elle aborde la sculpture, en 1996, ils deviennent lout naturellement son sujet de prédilection. Les chevaux de travail de son enfance d'abord, qu'elle côtoyait dans le pays du Léon, acteurs d'une agriculture aujourd'hui révolue. Mais aussi, chevaux de selle qu'elle découvre avec ses premières joies de cavalière. Depuis, les chevaux font partie de son environnement. Installée dans les Côtes d'Armor, proche de la baie de Saint Brieuc, ses fenêtres donnent sur les pâtures où paissent les chevaux. Elle peut donc les observer tout à loisir et leur donner une autre vie à travers son art. A ses débuts, elle représente les chevaux en peinture et ses huiles sont souvent d'inspiration onirique chevaux trop fous, chevaux de rêve pour des pays sans borne ni clôture... Puis, progressivement, elle délaisse l'huile pour l'aquarelle et l'encre, techniques qui lui conviennent d'autant mieux qu'elles sont quasiment sans retouche possible, donc sans retour... L'hiver 1997-98 marque un tournant dans sa carrière puisque, d'une rencontre fortuite avec l'univers des fondeurs, naît en elle l'envie de couler dans le bronze les cires façonnées qui traînent depuis longtemps sur les étagères. Dans un style figuratif, elle restitue la force des postiers bretons, massifs et puissants ou la fougue des poulains facétieux. Elle fait également naître de lames de métal ingénieusement enroulées, de fragments de bronze aux formes souples et arrondies, des chevaux imaginaires, étirés, déformés, mais tellement forts, puissants et présents. Avec une grande économie de moyens, elle fait ressortir des états de tension et de force contenue que le cheval exprime à al manière d'un être humain: Nightmare, Volute, Fauche-levent ...

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Prix EM Sandoz 2008

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Prix François POMPON 2014

Décembre 2014: Lors de l'exposition, au Carroussel, de la Société Nationale de Beaux-Arts, le prix François POMPON a été décerné à Martine PICARD-HÉLARY, qui aura le privilège d'exposer en 2017 au musée Pompon de Saulieu.

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